
Dans un article du 27 juin 2025, j’ai présenté trente-trois livres parus ou à paraître cette année, en précisant que je comptais m’arrêter plus longuement sur les ouvrages les plus en lien avec l’objet de ce site. Je vous propose aujourd’hui Fiddling Is My Joy: The Fiddle in African American Culture par Jacqueline Cogdell DjeDje (University Press of Mississippi, 556 pages, 40 dollars), paru le 18 juin 2025. Dès la fin du XVIIe siècle aux États-Unis, soit durant l’esclavage, des Afro-Américains jouaient déjà du violon (fiddle). Il sera même l’instrument le plus pratiqué (plus que le banjo), notamment dans les musiques folkloriques traditionnelles. Et même s’il a été amené par les colons européens, l’autrice révèle que ses origines plus anciennes nous ramènent à l’Afrique de l’Ouest, où il était déjà utilisé aux XIe et XIIe siècles.

En deux parties (« Pre-Twentieth Century » et « Early Twentieth Century ») et douze chapitres, l’autrice retrace l’histoire captivante de cet instrument chez les Afro-Américains, tout en s’arrêtant sur des musiciens de toutes les époques. Parmi eux, Solomon Northup (objet du film 12 Years a Slave en 2013), Sidney « Sid » Hemphill (le grand-père de Jessie Mae), Robert « Bob » Pratcher, Thomas Jefferson Dumas, les frères Chatmon (fondateurs des Mississippi Sheiks), Henry « Son » Sims (accompagnateur de Charlie Patton et Muddy Waters), James « Butch » Cage, ainsi que des artistes des traditions louisianaises dans lesquelles le fiddle est très présent : Morris Chenier (oncle de Clifton), Douglas Bellard (premier violoniste noir enregistré, en 1929), Joseph « Bébé » Carrière et son neveu Calvin, Canray Fontenot… Enfin, les régions des Appalaches, des Ozark Mountains, de la Côte Est et du golfe du Mexique sont également traitées.
