Je n’ai pas encore vu le film Sinners, réalisé par Ryan Coogler et sorti la semaine dernière dans les salles en France. Mais il fait beaucoup parler de lui, les critiques sont très largement positives, et surtout, le blues et les Afro-Américains y occupent une place centrale. Et pour cause, il a pour cadre la ville de Clarksdale (mon portfolio du 30 mars 2025) en 1932, dans une Amérique liquéfiée qui doit composer avec la crise économique, la Prohibition et la ségrégation. Le film raconte l’histoire de deux frères jumeaux, Elijah « Smoke » Moore and Elias « Stack » Moore, vétérans de la Première Guerre mondiale et anciens sbires d’Al Capone à Chicago. Ils décident de revenir dans leur Delta natal, où ils souhaitent ouvrir un juke joint avec leur cousin Sammie « Preacher Boy » Moore, mais ils déchantent vite dans ce Mississippi rural oppressant pour la communauté noire. Je n’en dirai pas plus ici, et je me contente de préciser que l’acteur principal qui incarne les jumeaux n’est autre que Michael B. Jordan. On se souvient notamment de ses rôles dans d’autres franchises signées Coogler, Creed (comme successeur de Sylvester Stallone dans Rocky !) et Black Panther.
Côté musique, on note la présence du jeune chanteur Miles Caton, qui a appris la guitare pour le film et joue le rôle de Sammie « Preacher Boy » Moore, mais ce dernier, quand il prend de l’âge, est incarné par un certain… Buddy Guy ! Le compositeur de la musique originale est le Suédois Ludwig Göransson, qui a visité différents lieux emblématiques du Delta (clubs, musée B.B. King…) et travaillé avec Lawrence « Boo » Mitchell, fils de Willie et propriétaire des Royal Studios à Memphis. On note ainsi des collaborations d’Alvin Youngblood Hart, Cedric Burnside, Buddy Guy, Shardé Thomas-Mallory, Tierinii Jackson (Southern Avenue), Bobby Rush, Rhiannon Giddens, Justin Robinson, Brittany Howard (Alabama Shakes), Raphael Saadiq, Eric Gales, Christone « Kingfish » Ingram, Super Chikan, Leyla McCalla, Jeffrey Broussard, et même, évidemment à titre posthume, Geeshie Wiley… Hormis Buddy Guy, ces artistes, qui ont certes contribué, n’apparaissent pas dans le film, mais on les entend sur la BO publiée chez Sony à cette adresse sur YouTube (43 morceaux). Pour conclure, j’ajoute la bande-annonce.
