
Bientôt trois cents numéros pour la revue américaine, mais attardons-nous sur ce numéro 299 de Living Blues, avec un sommaire toujours aussi alléchant. Bob Stroger apparaît en couverture et fait l’objet d’un long sujet de douze pages. Ce n’est que justice pour le chanteur-bassiste de quatre-vingt-quatorze ans, qui, au travers de son récent album « Bob Is Back! » (Delmark) que j’ai retenu dans mon Top 10 des disques de l’année, démontre qu’il reste très crédible artistiquement après soixante-dix ans de carrière. Moins connu, Wilson Meadows est un vétéran de la soul sudiste qui a débuté dans les années 1960, et Christopher Klug revient sur son parcours. La gent féminine est d’abord représentée par Jai Malano : originaire de Floride, cette chanteuse de blues et soul a vécu en Californie avant de se fixer à Austin, Texas. Puis viennent Kat Pearson, chanteuse de blues originaire de Californie installée à Londres, et A.J. Haynes, chanteuse, guitariste et fondatrice des Seratones à Shreveport en Louisiane, une formation de soul rock, qui, comme nombre de ses paires dans l’État du Pélican, sait s’ouvrir à différents styles. Christone « Kingfish » Ingram est également au sommaire le temps d’une interview. Enfin, la rubrique « Let it Roll » de Jas Obrecht s’arrête sur Jimmie Rodgers, dont l’œuvre enregistrée (1927-1933), certes basée sur la country, a également influencé le blues.

Pour conclure cet article, je souhaite évoquer un aspect un peu plus sombre qui affecte la presse écrite spécialisée. Comme l’explique le rédacteur en chef Brett J. Bonner dans son éditorial, les coûts de de production de Living Blues ont augmenté dans tous les secteurs, et il devient de plus en plus difficile de conserver un haut niveau d’exigence. La revue américaine, fondée en 1970, vient de créer à travers sa Friends of Living Blues Foundation une campagne de collecte de fonds. Vous pouvez donc faire un don et/ou devenir membre de la fondation en vous rendant à cette adresse. À l’heure ou Soul Bag, revue créée deux ans avant Living Blues, a dû cesser de paraître en version papier en septembre dernier, cela démontre combien la presse de qualité dans notre domaine est aujourd’hui en grand danger… Photos : Living Blues.


