Festival Terre de Blues 2025, portrait de Jontavious Willis

Aux Internationales de la guitare, Saint-Clément-de-Rivière, Hérault, 11 octobre 2024. © : Brigitte Charvolin / Soul Bag.

Jusqu’au début de la prochaine édition du festival Terre de Blues, qui se déroulera du 6 au 9 juin 2025 sur l’île de Marie-Galante, je publie des portraits des artistes et groupes au programme. Et le moment est venu de s’arrêter sur le représentant du blues américain, en l’occurrence Jontavious Willis. Vous le savez, Jontavious a fait beaucoup parler de lui, en faisant l’unanimité en sa faveur et en cumulant tous les honneurs. Voici un rappel rapide.
– 12 juin 2024, sortie de son album « West Georgia Blues » (Strolling Bones), auquel j’ai attribué la note maximale (5 étoiles) dans Soul Bag.
– 13 septembre 2024, sortie du numéro de 256 de Soul Bag, avec la publication de l’interview que m’avait accordée Jontavious deux mois plus tôt, dans laquelle il évoque son parcours et son récent album.
– 10 janvier 2025, publication du « Best of 2024 » de Soul Bag, qui place l’album de Jontavious en tête de son palmarès avec huit membres de la rédaction qui le mentionnent dans leurs coups de cœur.
– 17 janvier 2025, publication de mon Top 10 des disques de l’année sur ce site, avec évidemment l’album « West Georgia Blues » à la première place.
– 27 janvier 2025, la Blues Foundation à Memphis dévoile la liste des nominations pour les Blues Music Awards, Jontavious est nommé dans la catégorie « Artiste masculin de blues traditionnel ».
– 2 février 2025, Jontavious reçoit le Grand Prix blues & soul de l’Académie Charles Cros pour son album.
– 6 février 2025, Jontavious est invité et félicité par Michael Turner, conseiller culturel de l’ambassade des États-Unis à Paris, qui le reçoit à l’hôtel de Talleyrand.

© : Soul Bag.

Jontavious Willis est né le 9 mai 1996 à Greenville, Géorgie, et à vingt-neuf ans, il fait partie de la jeune génération du blues actuel. Il a débuté en chantant du gospel avec son grand-père avant de découvrir le blues en écoutant Muddy Waters. Avant « West Georgia Blues », il avait enregistré deux albums déjà salués par la critique, « Blues Metamorphosis » (2017, autoproduit) et « Spectacular Class » (2019, Kind of Blue Music). En 2018, son premier album a remporté d’International Blues Challenge à Memphis dans la catégorie « Best Self-Produced CD ». Des collaborations (tournée et production) avec Taj Mahal et Keb’ Mo’, accompagnées de louanges de ces deux artistes renommés, l’aident à se faire mieux connaître. Jontavious est chanteur et multi-instrumentiste : il joue de la guitare, de l’harmonica, du banjo, et comme il me l’avait confié dans notre interview, il compte bien se perfectionner au piano.

Jontavious reçoit son Grand Prix de l’Académie Charles Cros, Espace culturel Robert-Doisneau Meudon, 2 février 2025. © : Joe Farmer / RFI.

Il s’exprime dans un registre traditionnel et aborde avec bonheur les principaux courants du Country Blues, le Piedmont Blues bien entendu car il est très attaché à la musique de sa région natale, mais aussi le Delta Blues, le Texas Blues et même le Hill Country Blues. C’est un magnifique chanteur qui incarne et habite véritablement ses interprétations, doublé d’un guitariste au jeu protéiforme qui anime ses chansons comme personne, avec une virtuosité et un naturel désarmant. Enfin, Jontavious Willis est un fin connaisseur de sa culture et de l’histoire des musiques afro-américaines, un savoir dont il se sert pour alimenter ses textes en évitant les pièges du revivalisme et de l’imitation. Je vous propose de l’écouter lors de son passage le 25 février 2025 dans l’émission Bon Temps Rouler sur TSF Jazz (Rough times blues et Ghost woman), sur She might be your woman en 2021, lors d’une session pour KNKX en 2019 (5 chansons), en duo avec Keb’ Mo’ sur Walking blues en 2019 et sur My harmonica, the train and I en 2022.

Avec Michael Turner, conseiller culturel à l’ambassade des États-Unis, hôtel de Talleyrand, Paris, 6 février 2025. © : Wilfried-Antoine Desveaux / Soul Bag.

Ne manquez pas Jontavious Willis, qui incarne ce qui se fait de mieux aujourd’hui en termes de Country Blues, et qui se produira dans le cadre de Terre de Blues à Marie-Galante le 7 juin 2025 sur la grande scène de l’habitation Murât. Je ne m’étends pas davantage sur la biographie de Jontavious car je complète cet article avec l’intégralité ci-dessous de mon interview réalisée le 10 juillet 2024 et publiée dans le numéro 256 de Soul Bag, dans laquelle il revient sur son parcours et son approche, sur le Fall Line Project via lequel il enregistre des documentaires sur des bluesmen de sa région, et bien entendu sur son dernier album.

À l’Espace culturel Robert-Doisneau Meudon, 2 février 2025. © : Daniel Léon.

INTÉGRALITÉ DE MON INTERVIEW PUBLIÉE DANS LE NUMÉRO 256 DE SOUL BAG EN 2024
Texte : © Daniel Léon / Soul Bag

JONTAVIOUS WILLIS, LE BLUES PERSONNIFIÉ
Nous avions rencontré Jontavious Willis en 2019 (notre numéro 235). Cinq ans plus tard, avec la sortie d’un album royal, « West Georgia Blues », il confirme sa place essentielle dans le paysage du blues actuel. Au-delà de sa maturité, il fascine par sa passion, son envie, son souci d’entretenir et transmettre son héritage, enfin sa connaissance stupéfiante de l’histoire de sa musique, composantes d’un Country blues totalement décomplexé qui n’a rien de passéiste.

En 2018. © : Profil Facebook de Jontavious Willis.

Ton attachement à ta région natale est inébranlable.
Tous les membres de ma famille viennent de l’ouest de la Géorgie, autour de Greenville, près de la frontière avec l’Alabama. J’ai grandi à Greenville mais je vis aujourd’hui à Luthersville [environ 20 km au nord], où mes ancêtres sont arrivés au début du XIXe siècle. Mes parents, mes grands-parents et mon arrière-grand-mère vivent toujours à Greenville, à 15 ou 20 minutes de chez moi. Mon arrière-grand-mère maternelle a 100 ans, mon grand-père 87 ans…

Tu as débuté très jeune…
J’ai grandi dans une église construite en 1902 à Greenville par la famille de mon grand-père. Tout a vraiment démarré à l’église avec le chant, à 3 ans. Puis j’ai joué du piano, ce qui ne me plaisait pas trop au départ, et du trombone. La guitare viendra plus tard, à 14 ans, avec l’harmonica et le banjo, trois instruments dont je joue toujours. J’ai repris un piano, j’essaie de m’y remettre mais ça fait beaucoup [rires] !

À l’Espace culturel Robert-Doisneau Meudon, 2 février 2025. © : Corinne Préteur.

Et la vie dans ton enfance ?
C’était bien, 70 % de la population était noire ici. Et nous étions une très grande famille. Mon arrière-grand-mère a eu 12 enfants, et chacun d’eux en a ensuite eu autant, ça fait un paquet de gosses ! J’ai beaucoup apprécié, dans une ville majoritairement noire, ça explique aussi en grande partie ma musique. L’environnement est agricole, Greenville compte 800 habitants, tout comme Luthersville. Juste quelques petites villes, la famille, du bon temps. Mon père est pourtant un vétéran du Vietnam, il a fait la guerre pendant 8 ans… Il a ensuite travaillé comme électronicien et ma mère était cheffe cuisinière, j’étais donc à la maison avec deux personnes qui faisaient ce quelles aimaient. Cela m’a beaucoup influencé. Surtout mon grand-père qui chantait du gospel, comme d’autres membres de ma famille. C’est vraiment mon endroit préféré sur Terre, laisse-moi te montrer à quoi ça ressemble [il sort de chez lui avec son portable et me montre où il habite, un lieu rural et très peu habité]… Je me suis installé ici l’an dernier, c’est la campagne, des prairies, pas de maisons alentour, juste des pins, le ciel bleu, c’est magnifique…

En 2019. © : Profil Facebook de Jontavious Willis.

À quel moment as-tu pensé vivre de la musique ?
Je ne pensais pas devenir chanteur au début, je voulais faire un travail pas trop dur [rires], être pasteur, ou chef cuisinier, ou bien acteur. Je regardais beaucoup le pasteur, il avait cette aisance vocale, ce contrôle sur l’audience. Je sentais sans doute que je devais m’inspirer de cela, mais sans plus. D’autant que j’écoutais peu de musique populaire, sinon du R&B et du rap car il y en avait du bon au tournant des années 1990 et 2000. Les rappeurs des années 1990 réinventaient leur musique et il y avait une scène sympa en Géorgie. Mais quand j’ai découvert le blues… En fait, je ne sais pas vraiment à quand ça remonte, ma mère en écoutait quand même, à la radio, et des disques. Pendant les fêtes de fin d’année, on mettait du blues de Noël, Merry Christmas baby par Charles Brown, Santa Claus wants some lovin’ par Albert King. Je ne savais rien d’eux mais je trouvais que leurs chansons sonnaient bien.
J’ai su que c’était ce que je devais faire après deux événements. Un cousin et la fille de ma marraine cherchaient quelqu’un sachant jouer du piano. J’ai dit que je pouvais essayer même si j’e n’étais pas très bon… Mon cousin voulait aussi un guitariste, j’ai dit que j’allais me perfectionner. Ensuite, j’ai vu une vidéo de Muddy Waters qui jouait Hoochie coochie man en face d’un public noir. J’avais 19 ans, et une fois la chanson terminée, il a enchaîné avec She’s nineteen years old. Il avait l’air tellement heureux [Jontavious se met alors à chanter] , »Nothing I can do to please her, to make this young woman feel satisfied », j’adorais ça, et tous ces gens qui criaient, des Noirs, pas des Blancs… J’ai tout de suite essayé alors que je ne savais jouer que du gospel à la guitare. Voilà comment je me suis mis au blues… J’ai évolué constamment car j’écoute tous ces anciens, ceux d’avant guerre, ceux que j’ai rencontrés, ceux qui sont partis. J’adore ça, entendre la guitare et la voix s’unir pour dire que l’on doit se battre ou se rassembler.

Avec ses parents et son Grand Prix de l’Académie Charles Cros, hôtel de Talleyrand, Paris, 6 février 2025. © : Wilfried-Antoine Desveaux / Soul Bag.

Tu as aussi donné la place aux études.
Je n’ai pas fait de longues études supérieures, j’ai choisi la sociologie mais j’ai arrêté l’anthropologie au bout d’un an, je suis juste licencié en sociologie. J’aurais peut-être aussi pu continuer, obtenir une maîtrise, un doctorat… Je pourrai peut-être le faire avec ce blues que j’adore, l’enseigner à ces jeunes qui rechignent à écouter les vieux disques. Ça va encore pour ce qui se faisait dans les années 1950, mais pour les années 1920 et 1930, avec les craquements, c’est plus difficile à appréhender, il faut expliquer et montrer ce que ces gens jouaient, de quoi ils parlaient car leur langage différait… J’ai aussi commencé à tourner, j’ai cumulé les deux pendant cinq ans. Et peu à peu la musique me rapportait plus. J’adaptais mon programme en fonction des concerts, j’allais en cours à partir du mardi, puis le mercredi et le jeudi, mais pas le lundi et le vendredi.

Le 23 juin 2023 au musée des Confluences, Lyon, Rhône. © : Philippe Prétet / Il Blues.

D’où vient ton intérêt pour l’histoire du blues ?
Ça représente tout pour moi. Le blues est la musique classique des Noirs. Bien des gens d’autres origines s’en inspirent tout en minimisant le rôle des Noirs. Le blues a de multiples racines, dans les musiques africaines, européennes, amérindiennes. Mais c’est une musique née noire dans la tradition noire, par la vision des Noirs, et c’est pourquoi, nous les Noirs, nous écoutons surtout des artistes de blues, et en particulier ceux que nous préférons, les Noirs du Sud. Le blues parle de tout, de religion, d’agriculture, de droits civiques, du bien et du mal, ce fut la première musique des Noirs libres. Pendant l’esclavage, la musique n’avait rien à voir avec le blues. Je me souviens avoir entendu parler de gens de cette époque, attends [il réfléchit], d’un type né en 1840… Il jouait un truc du genre, attends [il prend sa guitare et essaie de jouer]… Zut, elle est mal accordée ! Peu importe, c’était vraiment sans rapport avec le blues.
La fin de l’esclavage a créé un nouvel état d’esprit, le blues est venu après. Quand j’écoute des versions de chants de cette période, je pense à ces personnes, à leur difficultés pour s’exprimer… Et je remercie mon peuple qui a façonné son propre style, ces gens qui ont écrit des chansons à partir de celles d’autres avant eux, qui les interprétaient de différentes manières à différents moments. J’appelle ça le « pré-monde ». Bien avant le blues des années 1920 et 1930, Muddy Waters, le Chicago blues… Il existe tellement de styles différents, les excellents pianistes de ragtime, Big Bill Broonzy, Tampa Red, Blind Blake, tous ces types nés à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe. On ne mesure pas toujours bien cette diversité. Par exemple, tu as le blues low down, attends [cette fois, il se met au piano pour appuyer son propos !], il doit être marquant, les notes doivent toucher… On peut le faire au piano mais aussi à la guitare, à l’harmonica, au chant.
Mais dans le blues, en particulier low down, on ne se contente pas de jouer, il faut avoir quelque chose de fort à dire, des histoires à raconter. Et même si tu es un bon musicien, tu dois avoir cette passion en toi. Tu ne peux pas faire une chanson avec des mots qui donnent l’impression de lire un livre de pages blanches. La poésie des mots compte, par exemple ceux des textes des premières chanteuses, Ma Rainey, Sippie Wallace, Clara Smith, ce sont les meilleures paroles du blues… Puis des hommes sont arrivés, comme Blind Lemon [Jefferson] deux ou trois ans après avec sa guitare [il chante], « mmm, I know mama she told me late last night, black snake crawling in my room, I don’t need no mama nohow, you better tell mama to come here now and get this black snake soon… » (1), wow !

À l’Espace culturel Robert-Doisneau Meudon, 2 février 2025. © : Corinne Préteur.

Pourquoi avoir lancé le Fall Line Project ?
Parce que les histoires me captivent, et les gens aiment tout ce qui est basé sur une bonne histoire, la musique, la Bible… Ma grand-mère m’a parlé de sa grand-mère née en 1887, elle chantait Uncle Bud bien avant Tampa Red [en 1929]. Elle a vécu jusqu’en 1980 mais n’a jamais été enregistrée. J’ai décidé d’enregistrer ces Noirs de ma région, nés dans les années 1940 et 1950, ils font partie de l’histoire de la Géorgie, un État un peu oublié au profit du Mississippi. Son House, Sam Cooke, Muddy Waters étaient du Delta. Ici, c’est le Piedmont blues, et la Fall Line part du New Jersey, ça descend jusqu’ici en incluant une partie de l’Alabama, avec des bluesmen comme Blind Blake, Barbecue Bob, Blind Willie McTell, Buddy Moss, Curley Weaver. Avec Henry Jacobs (2), on est partis enregistrer des bluesmen de 60 ans et plus, qui ont leurs racines dans ce « pays », qui nous parlent de leurs débuts, de leur quotidien (3).

En 2024. © : Butch Oglesby.

Pourquoi ce titre pour ton CD, « West Georgia Blues » ?
Parce que je vis ici, c’est le blues que j’interprète. Sur la photo de jaquette, il y a des étoiles, ce sont les lieux d’où je viens, dans la Blue Green Georgia. Tu as mon lieu de naissance, Luthersville où j’habite aujourd’hui, Columbus, là où j’ai étudié, Newnan, ville natale de Big Maceo Merryweather, ça représente l’ouest de la Géorgie, si important pour moi… Je peux jouer du Delta blues, du Hill Country blues, mais je ne suis pas de là-bas ! Ainsi, quand je chante, je suis heureux et j’essaie de transmettre ça aux gens qui m’écoutent, je me focalise beaucoup là-dessus. J’ai écrit les chansons dans ce but et c’est assez exigeant, souvent ça partait d’un rêve que je voulais réaliser, ensuite j’allais en studio l’enregistrer.

Une chanson comme Ghost woman est plutôt triste…
Elle m’est venue en tête à partir d’une chanson de George Carter, même si selon moi on la doit à Charley Lincoln qui utilisait un autre nom (4). Il a gravé quatre faces dont Ghost woman blues et Rising river blues. Ça m’a dit donné l’idée de l’adapter à ma façon, je suis allé au cimetière et je me suis agenouillé…

En 2018. © : Profil Facebook de Jontavious Willis.

Too close to the finishing line est également sombre, mais on trouve des choses plus enjouées comme Keep your worries on the dance floor et A lift is all I need. Tu veilles à cette diversité ?
Oui, c’est exactement ce que je recherchais avec cette notion de Georgia blues qui englobe un peu tout. Je voulais me retrouver au temps du vaudeville, à cette époque des meilleurs chanteurs et musiciens. On ne les écoute pratiquement plus, mais on doit savoir comment tout cela a démarré, comment on faisait une chanson, ce qu’il fallait savoir pour la créer, les différentes expériences par lesquelles ça passait, selon une approche comparable à celle d’un film. Et si on revient à notre époque, tout est centré autour de la musique au détriment du chant et de l’écriture. Beaucoup d’interprètes actuels s’expriment dans un seul style car ils ont seulement écouté quelques artistes, et souvent les mêmes. Pourtant, rien que dans le Country blues, on peut beaucoup varier en changeant les tonalités, les accordages, les ambiances, les humeurs, en alternant acoustique et électrique.

À l’hôtel de Talleyrand, Paris, 6 février 2025. © : Wilfried-Antoine Desveaux / Soul Bag.

Et ça fonctionne, ton approche captive, par ta façon d’entrer dans chaque chanson tu personnifies le blues…
Merci beaucoup, j’apprécie ! C’est le premier disque pour lequel j’ai fait une collecte, j’ai rassemblé beaucoup d’argent pour l’enregistrer, le produire, imaginer les illustrations. Je l’ai ensuite proposé à Tobias [Finkelstein, du label Strolling Bones Records] qui est vraiment un mec super, tout comme son équipe, ce disque a une vraie histoire.

Il est sans doute difficile de te demander de désigner ta chanson préférée ?
J’aime bien Ghost woman, en fait je les aime toutes bien sûr, peut-être aussi Time brings about a change, surtout parce qu’elle me représente bien, c’est tout moi.

Pour ma part, j’aime tout particulièrement Earthworm basement blues, elle me rappelle Tommy Johnson.
Alors là oui ! [Rires] C’était de la bonne musique, vraiment de la très bonne musique ! J’espère que les chansons sont réussies, qu’elles attireront de jeunes artistes de la génération suivante, avec le même état d’esprit. Qu’ils feront la même démarche, car écouter des chansons très anciennes n’oblige pas à reproduire la même chose, mais aide à se bâtir son propre répertoire.

(1) That black snake moan par Jefferson en novembre 1926, inspiré de Victoria Spivey avec Black snake blues en mai 1926.
(2) Originaire de Decatur, Géorgie, Henry Macbeth Jackson est photographe, réalisateur et multi-instrumentiste. Présent à la batterie sur le premier album de Jontavious (« Blue Metamophosis », 2017), il l’accompagne dans le cadre du Fall Line Project.
(3). Les spécialistes sont divisés. George Carter a enregistré en février 1929 Ghost woman blues, mais certains affirment qu’il s’agit de Charley Lincoln.(4). Les artistes concernés sont Henry « Gip » Gipson, Horace Combs, Eddie Hinton, Albert White et Guy Davis, qui font l’objet de remarquables documentaires à voir sur le site de Jontavious.

À l’Espace culturel Robert-Doisneau Meudon, 2 février 2025. © : Daniel Léon.