
La discographie d’Adam Wilson Blount aka Big Daddy Wilson est aujourd’hui particulièrement étoffée avec une vingtaine d’albums depuis 2004. Elle est également exemplaire avec une grande majorité de disques d’excellente facture. Originaire de Caroline du Nord mais résident allemand depuis de longues années, Wilson a imposé sa belle voix de baryton qui en fait un des chanteurs soul blues les plus crédibles de sa génération. Bien qu’il vive outre-Rhin, Wilson a toujours su s’entourer en faisant appel à des accompagnateurs talentueux de différents pays d’Europe. Et sur le présent album, « Smiling All Day Long » chez Continental Blue Heaven, Big Daddy Wilson confirme cette tendance avec des intervenants venus d’Italie, des États-Unis, du Royaume-Uni, de Pologne, d’Allemagne et des Pays-Bas (voir détail dans ma chronique plus bas)… Grâce à des arrangements ciselés et une production impeccable, Big Daddy Wilson vient peut-être de tout simplement signer son meilleur album, et compte tenu du niveau de ses réalisations passées, ce n’est pas rien. Voici maintenant le texte de ma chronique publiée dans le numéro 260 de Soul Bag, et j’ajoute quatre extraits en écoute, Hard time done come, I want Jesus to walk with me (avec Eric Bibb), Can we live in peace? et Anna Mae.

BIG DADDY WILSON – SMILING ALL DAY LONG
WORLD BLUES
Deux ans après « Plan B » (notre numéro 252), le chanteur revient avec le même label et trois des musiciens italiens des Goosebumps Bros, Cesare Nolli (guitare), Paolo Legramandi (basse) et Nik Taccori (batterie). On relève aussi la présence de l’Américain Eric Bibb, des Anglais Glen Scott, Robbie McIntosh et Steve Baker, du Polonais Bartek Szopinski, des Allemands Stef Rosen, Michael van Merwyk et Lars Kutschke, du Néerlandais Hans Theessink… difficile de faire plus cosmopolite ! On sent bien la « patte » Glen Scott acteur de la production et des arrangements, et on oublie les différentes origines des protagonistes. Le registre soul blues est plus latent que sur des productions précédentes, et le choix d’une orchestration majoritairement électro-acoustique favorise la mise en valeur de la voix de Big Daddy (évidemment toujours superbe) et des interventions des différents musiciens. Le chanteur signe 12 compositions sur 14 et son propos peut aborder des thèmes opposés. Ainsi, la chanson d’ouverture Smiling all day long, résolument optimiste (« J’ai tout ce qu’un homme peut désirer, tout ce dont j’ai besoin (…), je souris toute la journée ») est suivie de Hard time done come, bien plus grave (« J’ai dû dîner dans une pièce sombre et froide, je n’avais que de la viande en conserve et des crackers, même pas les moyens d’acheter une miche de pain »). Le disque décline des ballades (Lulabelle), des choses plus churchy (Way down south, Trying to find my way home, I want Jesus to walk with me avec Bibb), une complainte déchirante (Can we live in peace?, sans doute contre la guerre à Gaza), s’achève sur un titre soul blues accrocheur (Anna Mae)… Un album de très haut niveau, qui se déguste et révèle ses richesses au gré des écoutes, et dont on devrait reparler à l’heure des bilans.
© : Daniel Léon / Soul Bag.
