
Durant le Megève Blues Festival (1er et 2 août 2025), par l’intermédiaire de Corinne Préteur présente sur place, je vous ai proposé des interviews de Toronzo Cannon et D.K. Harrell. Deux autres artistes se produisaient sur la grande scène du Pré Saint-Amour, Fantastic Negrito que nous avons choisi de ne pas interviewer car son registre est éloigné de l’objet de ce site, et Jimmie Vaughan. Corinne a brièvement rencontré ce dernier et recueilli quelques mots à l’occasion de la récente réédition de son album « Do You Get the Blues? ». Il est évidemment inutile de présenter Jimmie Vaughan… Né Jimmie Lawrence Vaughan Jr. à Dallas le 20 mars 1951, il grandit à Oak Cliff, le quartier où vécut un certain T-Bone Walker quelques décennies plus tôt. Mais le chanteur-guitariste texan est plus étroitement lié à la scène d’Austin où il s’installe à la fin des années 1960. En 1969, il forme un groupe de blues, The Storm (au sein duquel son jeune frère Stevie Ray joue ponctuellement de la basse), qui sortira un single en 1973.

L’année suivante, Jimmie fait partie des membres fondateurs des Fabulous Thunderbirds et apparaît sur tous les albums du groupe jusqu’à son remplacement en 1990 par Duke Robillard. Également en 1990, il enregistre avec son frère Stevie Ray chez Epic le remarquable album « Family Style » (produit par Nile Rodgers de Chic !), notamment récompensé d’un Grammy Award dans la catégorie « Contemporary Blues Recording ». Le disque sort le 25 septembre 1990, soit environ un mois après la mort de Stevie Ray dans un accident d’hélicoptère survenu le 27 août 1990. Très affecté, Jimmie Vaughan attend 1994 pour sortir un premier album sous son nom, « Strange Pleasure » (Epic), suivi de « Out There » (Epic) quatre ans plus tard. En 2001, vient donc « Do You Get the Blues? » (Artemis), qui lui vaut un autre Grammy Award, cette fois dans la catégorie « Traditional Blues Album ». Il se distingue aussi sur des disques partagés avec Omar Kent Dykes et surtout Lazy Lester (le formidable « Blues Stop Knockin’ » chez Antone’s), encore en 2001, année décidément faste… Pour aborder son œuvre importante et archétypale du Texas Blues contemporain, on se reportera sur l’impressionnante rétrospective « The Jimmie Vaughan Story » sortie en 2021 chez Last Music, et qui comprend 96 chansons réparties sur 5 CD, une réédition vinyle de « Do You Get the Blues? », deux 45-tours, un catalogue présentant les voitures de collection de Jimmie et un livre de 240 pages !

Votre fameux album « Do You Get the Blues? » a été réédité ce 25 juillet, soit 25 ans après sa sortie. Il sort dans différents formats, CD, vinyle, streaming, c’est important pour vous ?
Aujourd’hui, on procède différemment, on fait du CD, du digital, mais les labels rechignent à sortir des disques vinyle, c’est vraiment pourri… En fait, cela ne m’importe pas vraiment, seule la musique compte dès lors que les gens l’apprécient et l’achètent.
Votre carrière est longue de 50 ans, que représente le blues pour vous et pensez-vous que vos chansons contribuent à rendre la vie des gens meilleure ?
Je fais tout ça par plaisir, c’est tout ce qui compte, le blues me passionne. J’aime cette musique, j’en joue et j’en chante parce que je la ressens…

Mais vous composez aussi, ça vous prend du temps ?
Je pars simplement d’une idée et j’écris quelque chose à partir de là. Certaines chansons viennent immédiatement. Pour d’autres, ça peut bien sûr être plus long, je vais d’abord en écrire une partie, puis une autre pour obtenir un résultat. En fait, tout dépend de l’inspiration et de l’état d’esprit. Je n’ai pas vraiment de méthode bien définie ou que je suis pour le faire.
Combien d’albums avez-vous enregistré ?
Euh, je n’en ai aucune idée, mais beaucoup ! Surtout si on compte ceux des Thunderbirds. Mais en tant que Jimmie Vaughan, ça doit faire une dizaine [ndt : neuf sous son nom et sept avec les Fabulous Thunderbirds]. Je n’ai jamais compté !
Recueilli le 2 août 2025 à Megève par Corinne Préteur.
Traduction : Daniel Léon.Photos réalisées le 2 août 2025 dans le cadre du Megève Blues Festival : © Corinne Préteur.
